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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 12:34

Une grande confusion règne sur des travaux d’intérêt public de réhabilitation ou de construction : beaucoup restent inachevés, de multiples services interviennent sans contrôle, les paiements, les procédures de financement ne sont pas règlementés. Les citoyens voudraient bien y voir clair.

De la réhabilitation de la rue président de la république, à la construction des bâ­timents pouvant abriter l’UOR (université officielle de Ruwenzori), en pas­sant par la construction de la centrale hydroélec­trique d’Ivugha, du pont du cinquantenaire… les travaux sont aux arrêts. «A Butembo les cinq chantiers restent au vrai sens du mot «des chan­tiers», ils ne seront ja­mais achevés», se plaint Kambale Vangi, un étu­diant en sciences politi­ques et administratives. Lancés tambour battant à la veille des élections de 2011, les travaux d’as­phaltage de la Rue Prési­dent de la République se sont brusquement arrêtés en février 2012. Puis, les experts chinois de l’entre­prise Sinohydro, chargé de réhabiliter cette, ar­tère s’en sont allés un an plus tard. Seuls quelques engins roulants sont visi­bles au siège de la socié­té chinoise à l’entrée du centre Uhai Kikyo. Ceux qui attendaient l’asphal­tage de 12 Km de la route principale de la ville ont simplement désespéré.

De nombreux travaux de réhabilitation ou de construction commen­cent mais ne finissent pas. Après la pause de la première pierre pour la construction de la cen­trale hydroélectrique de Ivugha qui devait alimen­ter la ville en électricité ; plus rien. C’était en 2011. Pour l’Université Offi­cielle de Ruwenzori dont les travaux devaient être exécutés sur financement du gouvernement provin­cial depuis 2008, les her­bes ont pris rapidement le droit de cité dans le chan­tier…Personne ne connaît la vraie cause de l’arrêt de tous ces travaux. A l’agence congolaise des grands travaux, un agent a confié que certains chantiers ne finissent pas faute d’argent. «Nous ne savons pas les causes de l’arrêt, non plus le jour de la reprise. Même les chinois disent que cette situation les dépasse», déclare-t-il, anonyme.

 

Procédure de décaissement biaisée

Les experts chinois ren­contrés se sont réservés de tout commentaire, précisant avoir respecté l’ordre de leur hiérarchie qui en sait les tenants et les aboutissants. «Le mi­nistre des travaux publics et infrastructures nous avait rassurés que les fonds étaient déjà en ban­que à Goma. Cet argent était remis à Kinshasa car difficile de le transférer à l’intérieur de la pro­vince suite à la guerre du M23», tente d’expliquer Honorable Mbindule Mi­tono, député national. Un argument qui ne convainc pas la population. «Le M23 avait pris Goma le 20 novembre 2012 alors que les travaux étaient arrê­tés neuf mois avant. Ces arguments ne tiennent pas la route», rétorque Tsongo Léon, chercheur en géopolitique.

La population est suspi­cieuse. «Le président de la FEC (Fédération des entreprises du Congo) avait présenté à la pa­rade de la mairie un chè­que de 5 millions disant que le président de la Ré­publique a décaissé cet argent comme première tranche de construction de la centrale de Ivugha. Depuis, tout est flou, sans suite. Cet argent doit avoir été détourné», dé­nonce Jackson Bwahasa, membre de l’observatoire social au CEJA (Centre d’étude juridique appli­quée). Argument que re­jette Polycarpe Ndivito, président de la FEC. «Ce montant n’était pas desti­né à l’érection d’un quel­conque barrage hydroé­lectrique. Il s’agissait des fonds pour des études de faisabilité pour l’électrifi­cation à partir de Ivugha et de la Semiliki», insis­te-t-il. «C’est la procé­dure de décaissement de fonds qui fait défaut, on aurait déjà commencé les travaux», déclare Alexan­dre Kitsa, chef urbain du service de l’énergie.

 

Des fins électoralistes

Le pont du cinquantenaire dont les travaux avaient été lancés le 30 janvier 2010, a finalement été bricolé malgré qu’il ait bénéficié des dons de la part des politiciens en campagne électorale à Butembo. On peut bien multiplier les exemples des chantiers qui ne fi­nissent pas. «On a tout compris. A la prochaine campagne, ils n’auront pas de discours et ils payeront», se console Kambale Vangi.

Claude Sengenya, Kasayi Valindireki, Marcella Sivihwa

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