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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 15:14

Elles travaillent dures, parcourant de longues distances avec des gros fagots sur leurs dos… Les vendeuses de paille endurent un vrai sacrifice. De la brousse où elle l’arrache les pieds nus au marché où elles la vendent souvent à vil prix, c’est un parcours de femme courageuse qu’elles accomplissent.

Ce Mardi 5 février, Kahindo Nyavingi, 45 ans révolus, se réveille au petit matin et met son enfant au dos. Elle doit se rendre dans le village de Muleke-Isale (à environ 30 Km à l’Est de la ville, dans le territoire de Beni). Elle y va pour arracher de la paille. Vers 16 heures, elle en revient transportant gros fagots au dos et son bébé collé à sa poitrine. Cette paille doit ensuite être vendue en ville le lendemain. «On mangera à la sueur de son front. Ce que nous faisons là le témoigne», se résigne-t-elle.paille.jpg

Chaque mercredi et sa­medi, journées réservées aux marchés dans des périphéries de la ville, une vingtaine de femmes dont l’âge varie entre 35 et 50 ans, rangent leur fa­gots de paille juste à l’en­trée du marché de Kale­mire, surnomé «Kisoko». Elles vendent à 1000 ou à 1500 fc le fagot. Ces fem­mes indiquent que ce sont leurs clients qui alourdis­sent davantage leur tra­vail. En effet, les clients marchandent souvent avant d’acheter. Comble de tout, il faut ensuite que les vendeuses ache­minent cette paille jus­que chez l’acheteur quel que soit le trajet. «Ils ne nous paient aucun frais supplémentaire et par­fois ils vous dédaignent jusqu’à vous énerver…», regrette Kavira Louisa, une des vendeuses.

Des femmes dynamiques 

Il y a plus de dix ans, la paille était très sollici­tée. Elle ornait les toits des maisons surtout les cuisines et les paillotes. Depuis, la tôle s’est im­posée et la paille a perdu de son charme. «Avant, on vendait facilement et il était facile de nourrir sa famille et de scolariser les enfants. On pouvait aller jusqu’à 20 ou 30$ chaque semaine. Aujourd’hui, gagner même 10$ relève de miracle», témoigne Kavira Cécile. «Quand la paille fait une semaine sous le soleil sans être vendue, c’est une perte énorme. Pour éviter que pareille chose ne vous ar­rive, vous vendez à n’im­porte quel prix», déplore Kahindo Nyavingi.

La réalité est que du jour au lendemain, la paille perd progressivement sa valeur. Mais ces femmes ont du mal à abandonner leur métier car ne trou­vant aucune reconver­sion. Leur seule conso­lation : elles ne payent aucune taxe. Et ces bra­ves femmes ne se lassent pas. Pour elles c’est un travail dure mais elles s’y consacrent corps et âme, pour le bienfait de leurs familles.

                                                                                                                                               Chancy Mulonda 

 

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